Insertion urbaine et architecturale

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Construire sa maison.

Avant le projet

Choisir une manière d’habiter

Voyager, se promener, visiter, lire, découvrir l’architecture des villages des secteurs que vous aimez. Faire une esquisse de programme : commencer à réfléchir à ce que vous voulez, à ce que vous aimez, comment vous vivez, comment vous utilisez l’espace de votre habitation, comment vous voulez profiter de l’extérieur...

Choisir un lieu

Vous habiterez dans votre maison, mais vous vivrez dans un village dont vous ne connaissez peut-être rien. Renseignez-vous, autant sur le plan réglementaire ou technique que sur la vie locale, l’ambiance... Auriez-vous envie de vivre ici aujourd’hui ? Et toujours dans 10 ans ?

Les questions réglementaires et d’urbanisme :

  • La constructibilité de la parcelle, des parcelles voisines
  • Le règlement du PLU
  • L’éventuel règlement de lotissement
  • Les risques naturels à prendre en compte
  • Les accès
  • Les réseaux (y compris téléphoniques et accès internet)
  • Si possible, rencontrez l’architecte conseiller qui vous expliquera la « philosophie » locale en matière d’urbanisme.

La parcelle :

  • Faites un croquis détaillé ou vous noterez un maximum d’informations
  • Interrogez-vous sur l’occupation optimale du terrain, qui peut aboutir à grouper l’habitation avec celles des voisins pour disposer de plus d’espaces extérieurs valorisables,
  • Pensez à repérer l’exposition, le sens du vent, les vues, l’ensoleillement, à vous rendre sur le terrain à différents moments de la journée,
  • Regardez comment sont orientées les maisons rurales anciennes (sens du faîtage, façade principale...)
  • Discutez avec les habitants (à quelle heure se couche le soleil en hiver, l’enneigement, le vent)
  • Faites établir un relevé topographique du terrain par un géomètre pour apprécier sa pente réelle (elle est toujours supérieure à votre première impression).

La vie locale :

  • Les services : transports scolaires, commerces
  • Les activités, la vie associative
  • Les temps (et coûts) de trajet pour aller à votre travail

Rencontrer l’architecte conseiller

Le CAUE de votre département organise des permanences pendant lesquelles vous pouvez rencontrer l’architecte conseiller de votre commune. Rencontrez-le dès que possible, car il a une bonne connaissance du terrain et des réglementations. Il peut aussi vous orienter vers des professionnels (concepteurs, entreprises...).

Concevoir votre projet

Reconnaître le « bon » concepteur

La qualité de la relation que vous allez avoir avec le concepteur est la clef principale de la réussite de votre projet.

  • Le « bon » concepteur, c’est celui qui vous interroge sans fin sur votre manière de vivre, votre manière d’habiter.. y compris en étant indiscret... Qu’il soit architecte ou constructeur, le concepteur va vous faire « accoucher » de votre projet... et non l’inverse !
  • Questionnez-le abondamment : comment comprend-il le site, ses atouts, ses contraintes (pente, exposition, ensoleillement, vent, froid, neige)... Il doit vous proposer un projet qui s’adapte au terrain, au site, au village... et non l’inverse !

La mission du concepteur

Elle concerne tout ou partie des étapes suivantes :

  • la conception du projet et l’élaboration du dossier de demande de permis de construire,
  • la mise au point du projet : choix des matériaux mis en oeuvre, des solutions énergétiques, des aspects et finitions souhaités,
  • la consultation des entreprises,
  • l’analyse des offres et la passation des marchés de travaux,
  • la direction des travaux et le suivi de leur comptabilité,
  • la réception et la bonne fin des ouvrages. Définissez avec le concepteur jusqu’où va sa mission. Si vous faites le choix d’un constructeur qui vous propose du clefs en main, vérifiez bien quels travaux restent à votre charge.

Anticiper

  • les coûts d’entretien du bâtiment (y compris des espaces extérieurs) et les dépenses énergétiques : une maison bien conçue et bien implantée peut être très économe en énergie.
  • Les besoins en espaces annexes et de rangement
  • Les transformations futures et éventuelles extensions en fonction de l’évolution de vos modes de vie :
  • Les enfants vont grandir - Les grands espaces ouverts, les mezzanines ne préservent pas l’intimité, sont des grands volumes à chauffer... - la multiplication des escaliers, des demi-niveaux peuvent devenir difficiles quand on vieillit

D’autres pistes de réflexion

  • Apprenez à raisonner en volumes et non en plan, en concevant votre maison aussi selon le site et depuis l’extérieur, pas seulement autour de l’organisation interne des pièces
  • Définissez la qualité des ambiances souhaitées : intimité, convivialité, espaces jour /nuit, ...
  • Concevez un projet respectueux de l’environnement : matériaux, énergie, entretien des façades, surfaces vitrées ...

Le chantier

Le choix des entreprises

  • Si elles ne sont pas locales, connaissent-elles les conditions de travail liées au territoire et sauront-elles assurer un service après-vente efficace ?
  • Avec quels matériaux travaillent-elles ? d’où proviennent- ils ? Quelle durabilité ? Les matériaux les plus chers ne sont pas toujours les plus adaptés à votre projet.
  • Le maçon est l’entreprise clef du chantier : il implante le bâtiment dans le site avec d’éventuelles adaptations de dernière minute. De la qualité de son travail dépendra le bon enchaînement des travaux d’ossature bois éventuelle, de charpente et de second-œuvre (plâtrerie, électricité, plomberie, chauffage, revêtements de sol, ...)

Autoconstruction et suivi du chantier

  • Suivre le chantier vous-même peut être tentant, mais demande beaucoup de disponibilité et une certaine expérience dans ce domaine. Verrez-vous à temps les erreurs possibles des entreprises ? Saurez-vous coordonner les différents corps de métiers ?
  • Quelles compétences et quelle disponibilité avez-vous pour réaliser une partie plus ou moins importante des travaux ? Lesquels ? En collaboration avec les entreprises, si elles l’acceptent ?
  • Si le concepteur suit le chantier, les entreprises ont-elles l’habitude de travailler avec lui ? L’expérience montre que c’est un atout pour la bonne réalisation du projet.

Implantation des constructions par rapport à l’espace public

Contexte

L’implantation du bâti sur la parcelle interroge aussi la question de la consommation d’espace. Bien que cette pratique tende à diminuer, il est très fréquent que la construction soit isolée en milieu de parcelle.

Problématique actuelle

L’implantation en milieu de parcelle répond au désir d’isolement. Elle représente pourtant un « gâchis » d’espace, et n’optimise par le jardin. C’est également une disparition de la rue et de l’espace public. Dans certains cas, cette implantation peut être intéressante si elle n’est pas traitée de façon autonome (haie de tuya hermétique par exemple) mais bien en lien avec les vues possibles depuis la propriété et depuis l’espace public. Il existe donc un véritable enjeu dans la diversification et l’adaptation des modes d’implantation en s’inspirant de l’existant, et en privilégiant la continuité lorsqu’elle est présente. L’orientation par rapport aux vues, à l’ensoleillement… sont également des critères qui déterminent le mode d’implantation.

  • Quelle est la forme d’implantation du bâti traditionnel ?
  • Quelle est l’organisation du parcellaire environnant ?
  • Comment sont exposées les parcelles ?

Les différentes implantations à encourager :

  • Adapter les implantations en fonction du tissu existant en continuité, et en lien avec l’exposition indiscrets… des jardins optimales sur l’arrière. Le traitement des reculs depuis la voie doit être particulièrement qualitatif pour que ce type d’implantation soit réussi. l exposition.
  • Chercher systématiquement une « accroche » à la rue ou à l’espace public par une façade, un seuil semi-privatif paysagé, un muret…
  • A proximité du centre, ou dans les secteurs de centralité secondaire, favoriser un parcellaire resserré, les alignements sur rue et la mitoyenneté.
  • Prévoir les circulations piétonnes (venelles, placettes.

Implantation des constructions dans la pente

Construire dans la pente :

Les espaces pentus de la commune, en pied de Côtière le plus souvent, représentent des espaces très attractifs (vue, cadre…). Mais la croissance de l’urbanisation sur ces espaces risque de leur faire perdre leurs atouts majeurs. On assiste à un mitage par l’habitat pavillonnaire et l’implantation des constructions sans rapport avec les caractéristiques du site.

  • Veiller au maintien des vues et à la qualité des constructions (secteurs souvent très perceptibles)
  • Utiliser la topographie (ne pas « faire contre » et le couvert végétal en place)
  • Dans le cas de pente supérieure à 6% : pas d’enrochement, mais un aménagement du terrain en terrasses successives. Celles-ci permettent l’utilisation du sol en horizontal, un entretien facile, une bonne gestion des eaux de ruissellement
  • Veiller à un équilibre volumétrique déblais/remblais
  • Le sens du faîtage (ou de la construction pourra être parallèle ou perpendiculaire aux courbes de niveau suivant la volumétrie des constructions voisines ou selon les impératifs de la construction : accès, accessibilité, orientations, vues…)

Construire dans la pente :

Construire dans la pente : A Dagneux, de nombreux terrains constructibles identifiés sont en pente (hormis dans le cœur de village) : pente unique plus ou moins prononcée, succession de pentes différentes, ou encore suite de replats et de contre-pentes. Comment tirer parti de la forme du terrain pour implanter sa maison ?

La construction dans une pente impose toujours un terrassement, mais celui-ci sera plus ou moins important suivant l’attitude choisie. Il existe quatre grands types d’implantation :

  • En surplomb, décollé du sol en porte-à-faux ou perché sur des pilotis
  • En cascade, avec succession de niveaux ou de demi-niveaux suivant le degré d’inclinaison
  • Encastré, voire semi-enterré
  • Posé sur un plat terrassé

Par ailleurs, si le toit comporte un faîtage, celui-ci peut être parallèle aux courbes de niveau, ou au contraire perpendiculaire.

Chaque type d’implantation présente ses avantages et ses contraintes. Le choix d’une attitude déterminera en grande partie l’organisation et la volumétrie du bâtiment.

Se surélever du sol

En porte-à-faux ou perché sur des pilotis Avantages

  • respect du terrain naturel / impact minimum
  • volume faible des déblais
  • dégagement des vues / prise d’altitude
  • ouverture et cadrage multiples des vues / vues traversantes
  • espace résiduel utilisable
  • adaptation aisée au pentes extrêmes et aux terrains complexes Contraintes
  • accès direct limité / accès au terrain plus complexe
  • technicité ou coût éventuel du système porteur
  • exposition au vent
  • volumétrie éventuelle

Accompagner la pente

En cascade, avec succession de niveaux ou de demis-niveaux suivant le degré d’inclinaison Avantages

  • respect du terrain naturel
  • volume des déblais
  • ouverture et cadrage multiples des vues / vues traversantes
  • accès directs multiples possibles à tous les niveaux Contraintes
  • circulation intérieur

S’encaster

s’enterrer, remblai et déblai Avantages

  • respect du terrain naturel
  • impact visuel faible / volumétrie
  • isolation thermique / exposition au vent
  • l’espace du toit peut être utilisable (attention sécurité/accessibilité) -intimité éventuelle Contraintes
  • volume des déblais/remblais
  • accès direct limité / accès au terrain plus complexe
  • ouverture et cadrage limité des vues / orientation

Déplacer le terrain

Poser à plat sur un terrassement Avantages

  • accès direct et accessibilité au terrain
  • ouverture et cadrage multiples des vues / vues traversantes Contraintes
  • non respect du terrain naturel
  • impact visuel / volumétrie du terrain remanié
  • volume des déblais/remblais
  • création d’ouvrage de soutènement / instabilité des talus et remblais

Gérer les accès et le stationnement

En cœur de village traditionnel dense, l’implantation des constructions, et donc des accès et des garages,, est déterminée par la morphologie de l’espace public (règles d’alignement et de mitoyenneté). Les accès des véhicules tiennent forcément compte de la topographie du terrain. Dans une forte pente, ils peuvent nécessiter un chemin long et raide selon l’implantation de la maison. Privilégier un chemin le plus court possible et en pente douce permet d’adoucir les contraintes hivernales liées au déneigement et au verglas et de consommer le moins d’espace possible sur la parcelle. Implantation de la maison, voirie et stationnement des véhicules doivent être réfléchis globalement.

Le chemin L’implantation du chemin dans une pente peut se faire de plusieurs manières. Deux attitudes caricaturales peuvent être retenues :

Le chemin est dessiné perpendiculaire aux courbes de niveau : le terrassement est minime, mais la pente d’accès peut s’avérer impraticable en hiver (neige, glace). Il peut alors s’avérer nécessaire de réaliser un terrassement ou une construction en passerelle pour favoriser l’accès.

Le chemin est dessiné parallèlement aux courbes de niveau du terrain : en pente douce, il nécessite un terrassement plus ou moins important selon sa longueur et le dénivelé. En pente forte, la stabilisation des talus créés est nécessaire.

Le chemin

Dans tous les cas, il faut penser à : - L’entretien des chemins pentus, qui sont soumis à des phénomènes de ravinement importants lors de fortes précipitations.

  • L’exposition des chemins, piétons ou automobiles. Les pentes fortes devront être ensoleillées pour dégeler plus rapidement.
  • Un espace de stationnement et de retournement à plat devant le garage.
  • A gauche : Accès latéral, par le haut, parallèlement aux courbes de niveau.
  • A droite : Accès par le chemin le plus court, conditionnant par voie de conséquence l’implantation en partie haute de la construction Stationnement et garage en partie haute.
Source des schémas : Fiches méthodes - PNR du Vercors et des Bauges / CAUE26-38-73

Garage et stationnement

L’emplacement du garage, notamment dans un terrain en pente est déterminant. Plusieurs solutions existent, elles dépendent de l’implantation possible de la maison selon l’orientation du terrain, de la situation de la voie publique, mais aussi de votre manière de vivre. Observez les constructions environnantes : les solutions traditionnelles employées dans l’environnement proche offrent souvent des idées à retenir.

Quand la voie publique est située en haut du terrain : le garage s’installe dans un des niveaux supérieurs de la construction (face à la route avec un chemin très court, ou latéralement avec un chemin parallèle à la route). Le garage peut se trouver alors sous le toit, comme dans les granges traditionnelles de montagnes. Les espaces de vie s’organisent au même niveau et en dessous. L’intimité des activités privées extérieures est plus difficile à trouver (voie publique en surplomb).

Quand la voie publique est située en contrebas du terrain : le garage est positionné en bas de la construction (face à la route avec un chemin très court, ou latéralement avec un chemin parallèle à la route). Les espaces de vie s’organisent aux niveaux supérieurs. L’intimité des ’ privées s’organise facilement.

Vous pouvez prévoir un garage séparé, qui peut être un simple abri ouvert, construit à proximité de la route. Un chemin piétonnier permettra l’accès à la construction. Sa largeur et son traitement pourront être prévus pour l’utilisation occasionnelle d’un véhicule. C’est une solution à privilégier en cas de terrain très contraint pour l’implantation qui rendrait l’accès difficile ou particulièrement coûteux, également en cas d’enneigement important et d’un chemin d’accès long ou en pente raide.
Dans le cas de la construction d’un lotissement, la création de garages mitoyens est une solution économique à retenir.

  • Accès par le chemin le plus court Stationnement et garage en partie haute
  • Accès, stationnement et garage en partie basse





















Accès à la construction

Accès de plain-pied aux différents niveaux de la construction La maison suit la pente du terrain. L’espace extérieur du terrain est accessible depuis tous les niveaux de la construction, l’appropriation de cet espace ne pose pas de problème pour les ’. Le stationnement des véhicules sera dépendant de la voirie publique.

Accès par terrasses et passerelles La maison se décolle de la pente du terrain. Quand l’accès pour les ’ ne s’effectue pas de plain-pied et que les pièces de vie principales sont aux niveaux supérieurs de la construction, des terrasses prolongeront la construction. Attention : ces terrasses devront être suffisamment spacieuses pour répondre à vos attentes, et si possible protégées des intempéries.

Construire avec le climat

« S’installer » demande une attention soutenue au milieu naturel. Orientation au soleil, protection des vents froids, implantation dans la parcelle, isolation, ventilation, occultation, conception du volume et des espaces intérieurs, aménagements extérieurs, accès... : l’homme doit composer avec les éléments pour que sa maison lui offre le confort souhaité, dans une logique d’économie énergétique, pour limiter les coûts et l’impact sur l’environnement.


Profiter du soleil


Les zones d’ombre créées par les reliefs environnants ou les arbres de haut jet sont parfois surprenantes : quelques mètres en amont sur la parcelle peuvent tout changer, surtout l’hiver. L’orientation de la parcelle au soleil levant ou couchant est également déterminante.

  • Privilégier l’emplacement le plus ensoleillé
  • Orienter le plus possible la maison au sud
  • Prévoir des ouvertures au sud-est si la parcelle est exposée au soleil levant , au sud-ouest dans le cas contraire.
  • Espaces vitrés type vérandas : l’inclinaison des vitres doit être réfléchie pour ne pas transformer la maison en four l’été
  • Prévoir des systèmes extérieurs d’occultation légers pour les terrasses, vérandas et baies orientées au sud : végétaux grimpants, toiles, stores, arbres à feuilles caduques à proximité de la maison... Une dépassée de toiture bien conçue permet de réguler l’ensoleillement en fonction des saisons.

Se protéger des vents

En vents du dehors des nord et de l’est, très froids en montagne, d’autres courants d’air créés par les reliefs environnants peuvent être gênants à l’usage. Ne pas hésiter à interroger les voisins, pour les connaître et s’en préserver.

  • Utiliser les reliefs de la parcelle comme protection, s’encastrer dans la pente
  • Prévoir des zones tampons fermées : chauffage, buanderie, cellier...
  • Planter des arbres à feuillage persistant à distance de la maison

Se protéger du froid

Privilégier les formes compactes, pour réduire les échanges thermiques

  • Au nord et au nord-est : éviter les grandes baies sauf si vues exceptionnelles ; ni balcons, ni terrasses, ni vérandas.
  • Prévoir des vitrages isolants performants
  • Occultation des baies (volets massifs traditionnels, ou panneaux extérieurs coulissants en bois épais, stores, doubles-rideaux, cloisons modulables...)
  • Sas d’entrée isolant, zone-tampon au nord et nord-est.
  • Attention aux espaces ouverts, surtout entre deux étages : l’air chaud monte, le volume sera plus difficile à chauffer en hiver

L’écoconstruction

Cette expression de plus en plus courante recouvre des pratiques très différentes, même si toutes partagent le même objectif :: limiter l’impact environnemental de la construction. Choix des matériaux, des techniques constructives, des équipements, des énergies utilisées, des produits de traitement ... De la conception globale aux gestes quotidiens, une démarche environnementale réussie est le fruit d’une réflexion globale, non l’utilisation juxtaposée de techniques dites « écologiques ». Elle est avant tout une manière de vivre et d’habiter.

Choisir des matériaux peu nocifs

De nombreux produits de construction et d’ameublement comportent en doses variables des éléments nocifs à la santé, soit pour leur élaboration, soit lors de la pose, soit dans leur traitement ou encore au contact quotidien. Il s’agit de limiter, voire d’exclure, la présence de produits de ce type en utilisant des matériaux dits « « sains » dans l’ensemble de la construction, depuis le gros œuvre jusqu’aux finitions et à l’aménagement : bois brut, paille, roseaux, terre, isolation par des laines végétales ou animales, éléments de recyclage...

Privilégier les filières de production locale

Le choix de matériaux produits localement est un élément décisif dans l’écobilan. Par ailleurs, il soutient le dynamisme des économies locales et joue un rôle dans la gestion du territoire : renouvellement des ressources, entretien du paysage, emploi, transmission des savoir-faire...

Sources d’énergies et équipements

Privilégier le plus possible des sources d’énergies non fossiles : biomasse (bois, végétaux, biocarburants...), géothermie, énergie éolienne, solaire ou hydraulique. à chaque site et à chaque maison ses solutions : demander conseil aux organismes et aux professionnels compétents est indispensable. Choisir des équipements performants et économes en énergie, éteindre les lumières, concevoir un système de récupération des eaux de pluie et des eaux usées pour l’arrosage du jardin, opter pour des toilettes sèches... Astuces, innovations, techniques performantes seront mises en œuvre avec succès si elles correspondent à des gestes quotidiens, à un art d’habiter choisi, à une prise de conscience en profondeur. Laquelle peut mener à des changements de vie (faire en sorte que la maison et le lieu de travail soient assez proches pour éviter de prendre la voiture, changer ses habitudes de consommation etc.)

La maison bioclimatique

C’est une maison à faible consommation d’énergie, dont la conception tire le meilleur profit du climat et de la topographie. Les systèmes de chauffage utilisés, peu consommateurs d’énergie, sont à base d’énergies renouvelables (bois, capteurs solaires, panneaux photovoltaïques, puits canadien, géothermie, mur trombe etc.).

Isolation et confort

Une bonne isolation du bâtiment est indispensable, car l’énergie la moins polluante est celle que l’on ne consomme pas. L’isolation thermique a d’abord été imaginée pour se protéger du froid. Depuis quelques années, on voit apparaître la notion de confort d’été, donc de protection contre les fortes chaleurs, y compris dans la réglementation. Isoler de façon écologique ne consiste pas à remplacer des matériaux peu satisfaisants (laine de verre) par d’autres censés être plus sains (chanvre, laine de lin ou de mouton, plumes, ...). Il s’agit plutôt de concevoir une isolation intégrée à la structure même du bâtiment et répartie, alors que l’isolation traditionnelle vient en placage additif pour corriger des parois défaillantes thermiquement. A ce niveau interviennent des notions telles que l’inertie thermique des murs,murs, la régulation hygrométrique et la ventilation des pièces,pièces, qui contribuent au confort d’hiver comme d’été. Sans parler de caractéristiques non mesurables que sont l’appréciation culturelle et psychologique d’une ambiance « chaleureuse ».

Le paysage et les vues

Le paysage est souvent le facteur déclenchant du choix de s’implanter. Le paysage lointain, contemplé et inaccessible, peut aussi devenir paysage intérieur par le biais des techniques constructives actuelles : mur vitré, ouvertures longitudinales, fentes verticales dans la structure... Se posent alors les questions :

  • que voir ou montrer à voir ?
  • tout ouvrir ou au contraire masquer pour mieux suggérer ?
  • comment organiser les vues pour orienter l’aménagement intérieur sur le paysage extérieur ?
  • comment gérer les apports solaires mais aussi la protection thermique des surfaces vitrées ?
    Le paysage proche assure quant à lui la transition entre l’intérieur et l’extérieur. D’où l’importance du traitement des abords du bâtiment :
  • accès et voirie,
  • seuils et transitions entre le logement, les annexes et le terrain naturel,
  • jardin sauvage ou jardin apprivoisé : potager, d’agrément, thématique....